Il n’est pas étonnant de voir le retour en force des couteaux de survie dans notre époque parsemée de préoccupations pour l’environnement, d’incertitudes grandissantes et de questionnements sur notre mode de vie.
Si un jour, on devait partir dans la nature, à la recherche d’un abri en lieu plus sûr, il y a fort à parier, qu’en ayant un peu d’esprit pratique, on penserait à emporter un couteau…
Un couteau c’est bien, mais lequel ?
Le couteau de survie, bien évidement.
Il y a sans doute, autant d’avis que de personnes pour décrire un couteau de survie.
Ceci étant dit, certains critères, selon mon humble avis, sont plus importants que d’autres.
J’aimerais donc les partager avec vous dans ce petit blog. N’hésitez pas à m’écrire ou à apporter vôtre expérience et vos avis.
Alors, si j’avais à vous « esquisser » en trois mots un couteau de survie, je dirais qu’il devrait être simple, robuste et fiable.
La simplicité du design est importante car elle garantit également un processus de fabrication plus simple avec moins de contraintes inutiles imposées aux matériaux et avec moins d’interfaces. Chaque interface entre des matériaux et chaque forme exiguë, crée en quelque sorte, une zone de fragilité (c’est de la physique et de l’ingénierie, je n’invente rien).
La robustesse et la fiabilité sont clés, car vôtre couteau de survie doit être vôtre élément d’équipement sur lequel vous allez compter pour vous tirer des situations exigeantes ou délicates.
Peu importe qu’il s’agisse de chasser, de pêcher, de trancher un aliment, de découper une branche, de fendre du bois, de préparer un feu, de couper une corde, de creuser, ou de se défendre. Une chose est sûre, vous allez attendre de vôtre couteau de la polyvalence et de la fiabilité en toute circonstance.
On va donc chercher la robustesse et la résilience du couteau de survie dans la gamme dite de couteaux « outdoor lourds » plutôt à lame fixe.
D’ailleurs, nous sommes partis de ces caractéristiques pour beaucoup de nos grands couteaux de la collection Nordic Lapona.
Vous y trouverez des centaines de couteaux différents sur des centaines de sites mais nous avons choisi de vous proposer non seulement de la robustesse mais également de l’unicité.
Pourquoi ce choix ?
Pour une raison très simple : le couteau de survie est personnel et durable dans le temps également. Alors, autant avoir un compagnon unique aussi.
Du coup nous avons rajouté l’unicité et en bonus le respect de la nature et la tradition.
Du coup chaque couteau a une histoire unique liée à la recherche, au choix des matériaux, à la créativité du moment et à la joie d’aboutir à cet objet unique et fonctionnel.
Maintenant, faisons un petit tour afin de mieux vous guider. Nous allons prendre en considération quelques éléments de base:
Le type d’acier pour le couteau de survie (voir les autres blogs du site)
Une des premières choses à avoir en vue c’est le type d’acier. Même si vous n’avez pas encore la référence définitive, il est toujours avantageux de se fixer sur la catégorie à laquelle appartient cet acier.
Les aciers pour couteaux se divisent en trois grandes catégories, à savoir : acier carbone, acier à outils et acier inoxydable.
Je ne veux pas vous ennuyer ou vous embrouiller avec des détails mais sachez pour le moment qu’il existe des centaines d’aciers différents au sein de ces trois catégories.
Chacun de ces aciers possède des propriétés et des performances qui lui sont propres.
Lorsqu’on l’utilise, chaque type d’acier se comporte différemment en fonction d’autres paramètres comme le traitement thermique qu’il aura reçu.
Vous allez trouver d’excellentes vidéos sur les aciers mais sachez que personne ne détient la vérité absolue ou la recette idéale sur les aciers.
Néanmoins, il est très utile de connaître les grandes lignes pour en faire un choix avisé.
Acier carbone
L’acier carbone est, comme son nom l’indique, un type d’acier à haute teneur en carbone. L’acier carbone ne résiste pas à la corrosion.
Si vous laissez votre lame humide ou bien sans le laver après avoir coupé des aliments un peu acides, il sera couvert de rouille après quelques heures ou quelques jours.
Evidemment, cet acier n’apprécie pas non plus le sel, le brouillard salin ou l’eau salée.
Afin de prévenir la rouille, les couteux de survie sont souvent pourvus d’un revêtement anticorrosion. Cela fait une grande différence au niveau de l’entretien.
Le désavantage de la corrosion est cependant un compromis à faire pour avoir un acier de qualité.
Un couteau de survie en acier carbone est très résistant et quasi-indestructible.
Si le couteau est bien assemblé, de manière simple et robuste, vous pouvez lui en demander beaucoup sans que la lame se brise.
De plus, la lame en acier carbone d’un couteau de survie peut facilement être aiguisée sur le terrain. Il suffit d’utiliser une bonne pierre de rivière ou une roche dure. Le tranchant sera certes moins net mais cela facilite les choses surtout dans un trekking de plusieurs jours.
Note : L’acier carbone le plus courant est l’acier 1095 qui est souvent proposé avec certains couteaux tactiques .
Acier résistant à la corrosion
L’acier résistant à la corrosion est notre choix privilégié pour les couteaux de survie. Il s’agit d’un type d’acier ayant, tout comme l’acier carbone, une forte teneur en carbone.
En revanche, cet acier a aussi une forte teneur en chrome. Le chrome protège en grande partie l’acier contre la rouille.
Evidemment, il s’agit là d’un compromis d’équilibre puisque cette protection, bien qu’efficace n’est pas non plus totalement infaillible.
Ceci étant dit, ce compromis semble très avantageux car l’acier est résistant à la corrosion même s’il n’est pas entièrement inoxydable.
Nous fournissons toujours nos couteaux très bien aiguisés car nous sommes conscients qu’un acier résistant à la corrosion est souvent plus difficile à aiguiser que l’acier carbone.
Nous vous conseillons d’opter pour un couteau de survie en acier résistant à la corrosion surtout lorsque vous l’utilisez dans un environnement très humide/salé sans avoir la possibilité de l’entretenir.
Voici quelques exemples de types d’aciers résistants à la corrosion fréquents sur notre site, pour les couteaux de survie ou d’outdoor : aciers 80CrV2, le Sandvik 12C27 et bien sûr le Böhler N690 (un de mes préférés).
Acier à outils
C’est également une des catégories d’aciers utilisés pour les couteaux.
Les aciers à outils, ce sont des aciers ayant une haute teneur en carbone et en chrome mais pas suffisamment pour faire partie des deux autres catégories.
Ces aciers ont été optimisés pour combiner les meilleures caractéristiques pour les outils.
Il se peut qu’ils rouillent au bout d’un certain temps mais pas aussi rapidement qu’un acier carbone. D’un autre côté ils peuvent être utilisés plus rudement, plus souvent et sont (en général) relativement faciles à aiguiser.
Certains d’entre vous ont sans doute entendu parler des aciers à outils très répandus comme le Sleipner et le D2.
Voilà pour les aciers, en écourtant l’histoire autant que possible mais cela ne décrit pas notre couteau.
Certes, la lame d’un couteau de survie est très importante mais la prise en main l’est tout autant. Le manche est donc un élément essentiel de votre couteau et nous ne pouvons pas ignorer cet élément.
L’un des matériaux les plus populaires pour les couteaux de survie est le « micarta ».
Pour faire très simple, le micarta est un composite réalisé en résine et en couches de toile de lin.
Etant donnée les caractéristiques de la fibre de lin, ce matériau est extrêmement résistant et stable.
De plus, le « micarta » offre un grip très bon, même lorsqu’il est mouillé.
Il résiste aussi très bien aux variations de température et aux conditions humides, ne s’use pas facilement et… ne nécessite aucun entretien ou presque.
Bref, le « micarta » est un matériau superbe pour presque tous les couteaux…mais bon, cela reste un matériau composite donc il aura un aspect synthétique.
Un autre matériau très stable est le G10. La matrice est toujours de la résine, en revanche, la fibre c’est la fibre de verre.
Les propriétés du G10, ressemblent beaucoup au micarta mais le grip est moins bon en conditions humides.
Bien noter que la fibre de verre est certes très résiliente aux efforts mécaniques mais assez cassante si vous en faites une utilisation anormale de votre couteau (attention aux chocs directs).
Certains couteaux industriels utilisent le caoutchouc et cela de manière assez fréquente.
Le caoutchouc peut être pur ou bien mixé de façon synthétique. Souvent, il est proposé comme surmoulage autour d’un noyau d’une autre matière.
Le caoutchouc est bien sûr totalement insensible à l’humidité et peut fournir, en fonction de la texture apportée, un excellent grip. Dans de nombreuses situations le caoutchouc est un matériau stable parfait. Surtout dans des conditions humides.
Personnellement, je ne suis pas un grand fan à cause de la résistance à une chaleur excessive et au vieillissement dans le temps rendant les manches parfois « collants ».
Et le bois alors ?
J’ai gardé ce sujet pour la fin car c’est un sujet très controversé.
Il y a le camp des OUI, il y a le camp des NON et …bien évidemment les camps des OUI MAIS et des NON MAIS…
Et bien, certains pensent que le bois c’est super et d’autre que le bois est moins stable.
C’est normal, car il s’agit d’une matière naturelle donc toujours susceptible de se fissurer ou de changer de forme (de « travailler » comme on dit en langage courant).
Personnellement, je pense qu’en utilisant des bois stabilisés ou laminés les conditions limites font sont repoussées largement et offrent de très bons matériaux.
De plus il faut bien considérer d’autres éléments :
- le bois est plus respectueux de la nature et le processus de transformation bien moins polluant,
- certaines essences de bois sont particulièrement stables et performantes dans le temps (olivier, buis, ébène, bouleau frisé stabilisé etc…)
- bon, franchement…. Il faut se poser la question : « Combien de jour par an on fait le Koh Lanta ou le Rambo ?»
Du coup, on peut se permettre d’être plus respectueux de l’environnement.
Personnellement, je minimize l’utilisation du G10 et du caoutchouc et je préfère le bois et le micarta.
Maintenant qu’on a tous les éléments techniques, quel couteau de survie choisir ?
Avec tous ces cartes en main, nous pouvons avancer dans nos recherches. Afin de vous aider, voici quelques conseils :
- Chaque usage est singulier alors osez l’unicité
Partez de l’idée qu’un couteau de survie est fait pour durer. Il vous accompagnera pendant de très longues années dans vos aventures. Une pièce unique sera d’autant plus facile à identifier en cas d’égarement ou de confusion. De plus, elle gardera non seulement une valeur affective unique mais également une valeur marchande.
Si vous savez que vous n’allez pas faire concurrence à Bear Grylls, à Crocodile Dundee ou à Rambo toute l’année, alors, un beau manche en bois sera très bien et plus respectueux de l’environnement.
Si l’originalité ne vous préoccupe pas, vous pouvez vous orienter vers de très bonnes marques industrielles comme ESEE Knives, KA-BAR, Ontario Knife Company, Fällkniven et TOPS. Les prix sont sensiblement similaires avec ceux de nos couteaux uniques cependant, vous risquez de payer de taxes suivant le pays d’acquisition.
Vérifiez bien les sources car il sera facile de tomber sur des contrefaçons malgré les efforts remarquables que ces marques font pour éviter les copies.
- Poids
Partez sur des poids raisonnables 200gr à 375g . A moins de ne pas vous aventurer dans une jungle épaisse ou partir construire votre cabane en Alaska, il n’y a pas de raison d’emporter un couteau d’une masse déraisonnable.
N’oubliez pas qu’en situation de fatigue prolongée et en conditions météo très défavorables, chaque gramme compte.
Un couteau de survie doit avoir suffisamment de poids ce qui justifiera les dimensions et la densité de la lame mais ne doit pas s’alourdir d’artifices et fioritures certes esthétiques mais sans fonctionnalités réelles.
- Longueur de la lame
C’est le même principe : pensez à l’usage que vous en ferez.
Disons que partir sur une longueur de lame de 95mm à 125mm couvrira les activités « de survie » courantes (chasse y compris).
Pensez qu’un couteau plus long sera également plus lourd. En fait c’est simple, si la longueur de la lame augmente avec le carré (longueur x largeur), alors son poids augmentera avec le cube (longueur x largeur x épaisseur x densité de l’acier utilisé). Bref, ça va vite en poids…
En termes de largeur et épaisseur de lame on va privilégier les épaisseurs de plus de 3mm et des largeurs de lame d’au moins 22mm.
- Acier
Là vous avez toutes les cartes en main (voir les éléments ci-dessus).
Un acier plus qualitatif aura forcément un tarif plus haut.
Également, une lame plus grande pour un même type d’acier, aura un tarif plus haut.
- Manche
Comme nous l’avons abordé plus haut : bois, micarta, G10….ce sera à vous d’apprécier.
C’est une question d’utilisation, de valeurs, d’esthétique…
J’espère que cet article vous a plu et je vous serais vraiment reconnaissant de me faire part de vos commentaires et de vos pensées…
Prenez bien soin de vous et à très bientôt chez Semper Celerior